Quand sortirons-nous danser ?

- Claire Crombez

Silhouettes humaines aux lignes parfois courbes, parfois cassantes, les sculptures murales de Möe Piuze nous racontent une histoire. L’artiste pioche dans son quotidien, passé ou présent, différents matériaux dont il constitue ses œuvres. Morceaux de bois d’une autre époque, vieux vêtements, photographies, ces objets collectionnés témoignent de son rapport aux territoires qu’il a pu occuper ou traverser. Le temps d’une exposition, il fusionne deux espaces, le domestique et l’intime. Ces deux prérogatives se rencontrent autour d’un thème central, celui du « corps-maison ». Le concept du logis est ici traité de façon tout à fait analogue au corps puisqu’il en constitue littéralement chaque partie. Moe Piuze nous offre ainsi un imaginaire très personnel, la définition même de son identité. 

Dans la troisième salle de la galerie, Möe Piuze propose une série de boîtes lumineuses. À contrepoint de son travail sur bois, parfois brut, il réalise quatre objets très lisses au fini parfait et minimaliste, recréant ainsi ce cadre dont il sort délibérément dans le reste de sa pratique. Toujours guidé par le concept du "corps-maison", il associe des éléments géométriques de base à certains détails plus organiques, tels que des jambes ou une main, soucieux d'atteindre l'harmonie visuelle parfaite. En jouant sur les couleurs ou les différents types de plexiglas, Möe Piuze propose un jeu de matière et de lumière. Il crée ainsi un espace de contemplation artistique, amenant le visiteur à ressentir la lumière et à comprendre physiquement l’œuvre.

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Human silhouettes whose lines are sometimes curved, sometimes brittle, Möe Piuze’s sculptures tell us a story. The artist digs into his daily life, past or present, different materials from which he creates his works. Pieces of wood from another era, old clothes, and photographs, these collected objects testify to his relationship with the territories he may have occupied or crossed. For this exhibition, he merges two spaces: the domestic and the intimate. These two prerogatives meet around a central theme, that of the “house-body”. The concept of the dwelling is treated here in a manner quite analogue to the body, since it literally constitute each part of his identity. Möe Piuze thus offers us a very personal imaginary world, the very definition of his identity. 

In the third room of the gallery, Möe Piuze offers a series of light boxes. As a counterpoint to his work on wood, which is sometimes raw, he creates four very smooth objects with a perfect and minimalist finish, recreating the frame from which he deliberately exists in the rest of his practice. Always guided by the concept of the “house-body,” he combines basic geometric elements with some more organic details, such as legs or a hand, in order to achieve perfect visual harmony. By playing with colours or different types of Plexiglas, Moe Piuze proposes an interplay between matter and light. He thus creates a space for artistic contemplation, leading the visitor to feel the light and to physically understand the work.

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